Nos prochaines activités
Claudine a trois ans
3 ans. 3 libraires.
Wavre, 2014, la librairie Calligrammes, bien connue des Wavriens, ferme ses portes laissant un grand vide dans le centre-ville et beaucoup de regrets à ses nombreux clients.
Notre histoire commence un peu plus tard, en 2019, lorsque l’une de nous trois se dit, un soir, entre la poire et le fromage, que ce serait bien, une nouvelle librairie à Wavre.
Le samedi 10/10/2020, la librairie Claudine ouvrait ses portes, au 74 courte rue des Fontaines, sous le patronage bienveillant et toujours actuel de la belle et grande librairie « A livre ouvert – le rat Conteur » qui l’a bien aidée à faire ses premiers pas.
Aujourd’hui Claudine a trois ans. Elle est passée de une à trois libraires.
En trois ans, Claudine a subi un confinement et a croisé dans ses murs des flopées de masques en tissu, chirurgicaux, FFP2 ou 3. Claudine a eu le bonheur de découvrir, un beau jour, le visage de ses clients. Claudine a vécu une inondation. Claudine a organisé 24 rencontres avec des auteurs, deux clubs ado, des ateliers et des lectures pour enfants, des ateliers d’écriture. Claudine a publié un livre. Claudine est sortie de ses murs, elle a installé sa petite table et ses livres lors de dizaines d’événements. Claudine a rassemblé autour d’elle un collectif de fidèles qui lit, qui aide, qui entoure. Claudine a vécu trois rentrées littéraires et a lu un petit millier de livres, a conseillé tant et plus, pour un ami, un mari, une cousine, une tante.
En trois ans, Claudine a vu des bébés naitre, les premiers pas de petits bonshommes, de petites fillettes, les premières lectures des grands en 1e primaire. Claudine a vu au moins un couple se former. Certains se quitter, aussi. Il y a quelques comptes clients qui ne serviront plus, mais qu’on laisse dans le logiciel, parce que c’est une belle empreinte, les livres qu’on a lus… Claudine est parfois un peu stressée, elle boit trop de café et mange trop de chocolat, mais Claudine est surtout très joyeuse et tout à fait débordée. On rit beaucoup chez Claudine.
Derrière Claudine, il y a trois libraires. Mais il y a, surtout, chacun d’entre vous qui pousse la porte pour un livre, un conseil, une commande. C’est une lapalissade, mais sans vous, pas de Claudine…
3 ans déjà, 3 ans seulement… Encore tant de projets à mener, d’auteurs à inviter (Emmanuel Carrère, Marie-Hélène Lafon, Pascale Quiviger, Richard Powers…), de livres à lire et à vous conseiller…
Vivement la suite !
Claudine a trois ans.
Et il ne vous aura pas échappé que derrière Claudine se trouvent trois femmes.
Trois ans, trois femmes, trois libraires, c’est l’occasion de tirer trois portraits et de vous dire, un peu, qui se cache derrière votre librairie préférée. Et me voici embarquée dans une belle aventure, parée de mes questions, par une journée de canicule de septembre. Le sujet, c’était un portrait en creux autour de trois livres : Ton livre préféré, Ton livre classique, Ton livre de la rentrée 2023. C’était sans compter avec l’esprit libre – peut-être parfois rebelle – de ces dames. Trois livres, c’était trop simple.
Récit d’une rencontre au coeur d’un lundi estival, nos trois libraires au rendez-vous…
Diane
Qu’est-ce qui t’a amené à fonder Claudine ?
L’occasion, c’était une grosse réorientation professionnelle. J’ai voulu mettre en évidence ce que j’aime : le livre et la diffusion de la culture. Et comme Wavrienne, j’avais fait le constat qu’il n’y avait plus de librairie indépendante à Wavre depuis plus de cinq ans. J’ai toujours beaucoup lu, étais « prescriptrice » de bouquins auprès de mes amies, mais un tel projet, ce n’est pas un rêve de petite-fille. Il n’y a eu aucune improvisation, pas de coup de tête. Ce projet, nous l’avons aussi, et surtout, considéré en famille. Est venu le temps de la construction: en complétant ma formation de romaniste, d’abord, par une expérience d’une année dans la librairie bruxelloise A Livre Ouvert/Le Rat Conteur. Une année où j’ai beaucoup appris. Des mois ensuite de recherche pour trouver l’espace, qui au-delà de la maîtrise des coûts, devait avant tout être un lieu d’accueil : pour les clients, pour nous qui y travaillons. La Courte rue des Fontaines est sympathique, on rêve qu’elle devienne piétonne, l’espace est clair avec son puit de lumière, un étage existe pour les animations, et surtout, c’est une petite maison. On rentre « Chez Claudine ».
Dès le départ, je n’avais pas envie de travailler seule : le projet était de construire avec d’autres. Louisa a été stagiaire dès les premiers jours, Marie-Pierre est arrivée très vite. Et voilà, petit à petit, le projet de Claudine prend vie.
Ton livre préféré.
Cette question est très difficile, cela change fréquemment. Mais il y a des auteurs fondateurs. Emmanuel Carrère, Simone de Beauvoir, Annie Ernaux. J’y reviens toujours.Pour Emmanuel Carrère, j’ai envie de dire ce que j’aime et pourquoi. Parce qu’il a beaucoup d’intelligence, parce qu’il s’investit dans ses livres, sans cynisme ; au contraire, il y a presque une candeur face à ce qu’il examine et décortique. Dans D’autres vies que la mienne, dans V13, il passe le système judiciaire au crible de sa personnalité. Au fil des livres, de ses analyses, c’est toujours plus passionnant de lire les failles de l’auteur. Simone de Beauvoir, j’ai lu sa biographie au sortir de l’adolescence. C’est un roman d’apprentissage. Et Annie Ernaux, c’est la construction d’une vie de femme. Ces trois auteurs me sont proches, ils sont contemporains.
Pourquoi ne pas avoir placé Simone de Beauvoir, par exemple, comme Ton livre classique ?
Parce que le classique, justement, ne faisait aucun doute.Je voulais parler des Mémoires d’Hadrien, de Marguerite Yourcenar. C’est un livre que j’ai lu trois fois : à 16 ans, dans la vingtaine et puis dans la quarantaine. Et à chaque fois, j’ai trouvé des choses différentes et fondatrices dans la construction d’une vie. C’est un récit très éloigné de moi, c’est le récit de la vie d’un homme, et pourtant il est très initiatique sur un plan politique, spirituel, sentimental, tout de la vie et de comment elle se construit. Tout y est.
Ton livre de la rentrée 2023.
A ce jour, j’évoquerais Triste tigre, de Neige Sinno. J’ai hésité à le lire. C’est le récit d’une femme abusée par son beau-père. Ce n’est pas le premier du genre, et pourtant, après avoir entendu une collègue m’en parler, je l’ai ouvert et…. Il est d’une intelligence folle. Cette autrice parle de ce qui lui est arrivé avec une hauteur de vue impressionnante. C’est le portrait d’un violeur. Celui d’une victime. Et celui, en creux, de toutes les victimes car chacun, dans son entourage, est blessé. Mais toutes ces victimes secondaires voient leur souffrance, leur point de vue, et laissent à la seule, la vraie victime, sa souffrance dans sa solitude. Le résultat est une annihilation. C’est un livre percutant, bien écrit, qui interroge son lecteur sur la mémoire, la victimisation, l’entourage, la justice. Brillant.Louisa
Tu as rejoint Claudine dès le début. Quel est ton parcours ?
C’est lors de la Formation Relais à Louvain-La-Neuve, pour m’aider dans mon orientation, que j’ai compris que je voulais devenir libraire. En réalité, tout m’intéresse : les livres, bien sûr, mais aussi les contacts avec les gens et l’aspect commercial aussi !A cette occasion, j’ai rencontré Diane et très vite, elle m’a proposé de faire mon stage chez Claudine.
J’ai donc entamé ma formation à l’IFAPME pour être libraire en septembre 2020 et, dès octobre 2020, je devenais stagiaire chez Claudine. C’était il y a trois ans !
J’ai été diplômée en juin 2022 et suis devenue associée en juillet 2022.
Quelle aventure !
Ton livre préféré.
(Cri du cœur) Comment peut-on demander à une libraire un livre préféré alors qu’il y a plusieurs milliers de livres rien que chez Claudine ! Donc je te réponds autrement, et vais te dire pourquoi j’aime LES livres.
Il y a ceux qui te font te sentir moins seule. J’en citerai deux.
- Le monde de Charlie de Stephen Chbosky, un auteur américain d’origine polonaise. Il s’agit d’un roman d’adolescent, un roman épistolaire. Charlie a perdu son meilleur ami, qui s’est suicidé. Ce livre, c’est l’année qui suit, l’année de sa reconstruction, les rencontres qu’il a faites.
-La petite dernière de Fatima Daas. Fatima Daas se raconte, elle est la petite dernière d’une famille algérienne, confrontée à la multiculturalité. Elle cherche sa place, partout, tout le temps. Comment elle se situe, comment elle grandit avec cette double culture. Cela me parle beaucoup, puisque je suis à moitié marocaine.
Il y a ceux qui me marquent par leur écriture. Je songe immédiatement aux livres de Stefan Platteau, la saga des Sentiers des Astres. Il prend son temps pour décrire, pour choisir chaque mot, pour donner une sonorité à ses livres qu’il lit d’ailleurs à voix haute pour en tester l’harmoine. Je suis ravie : il va venir chez Claudine en octobre !
Ill y a ceux qui te détruisent, qui abiment une petite partie de toi. Les livres qui te font « ressentir ». Que sur toi se lamente le tigre, d’Emilienne Malfatto en est un. Il se passe en Irak, c’est un texte très court, une centaine de page, et chaque page te détruit….
Il y a ceux qui te font voyager, sortir de ton quotidien. Le royaume de Pierre d’Angle de Pascale Quiviguer est une saga incroyable, celle que j’ai le plus vendue en librairie ! Quand on y rentre, on devient membre d’un équipage, on est embarqué, on respire, on tremble, on est dans le bateau. Et je suis très contente car l’autrice va venir aussi !
Ton livre de la rentrée.
Ma tempête d’Eric Pessan. C’est l’histoire d’un metteur en scène qui cherche des subsides pour monter La tempête, la pièce de Shakespeare. N’y arrivant pas, il va jouer durant une après-midi sa version de La tempête à sa fille de 3-4 ans.
C’est une histoire à trois fils : celui du narrateur qui remonte le fil de sa vie, celui de cet après-midi extraordinaire partagé avec sa fille, et il y a en filigrane le drame de Shakespeare. Trois fils qui se rejoignent dans cette phrase du classique « Nous sommes faits de l’étoffe dont sont tissés nos rêves ». C'est intelligent et poétique.
Marie-Pierre
A ton tour de te présenter !
Je suis romaniste, comme Diane, et également attirée depuis toujours par la littérature contemporaine.
J’ai envie de te parler d’un ami, quelqu’un qui m’a conseillée dans mes choix de vie … et dans mes lectures. Il n’est plus de ce monde. Il s’appelait Jean-François. Bref, c’est quelqu’un qui m’a fort influencée dans les livres et mon métier. Il m’a amenée à rejoindre la revue Indications, une revue de critiques littéraires. J’y ai participé d’abord comme bénévole, avec un travail de critique littéraire et aussi d’animations pour les écoles. Puis j’ai rejoint le conseil de rédaction jusqu’à en devenir rédactrice en chef. Bref, c’était une autre manière de me plonger dans la littérature.
Je suis ensuite passée à autre chose, pendant dix ans, mais le monde de la littérature m’attirait toujours. Je restais animatrice de groupe de lecture. J’ai rencontré Diane dans le cadre de Wavre en transition, mais aussi à l’occasion des activités de nos enfants. Nous étions réunies dans la vie locale, à Wavre. Et petit à petit, notre projet en commun s’est formé. Je suis devenue associée chez Claudine en 2021.
Ton livre préféré.
Décidément, cette question est difficile car j’ai deux ou trois gros coups de cœur par an.
Mais il y en a un qui ressort, c’est Dans la foret, de Jean Hegland.
Ce livre a modifié mon rapport à la nature, aux animaux. Je pense y avoir retrouvé une part oubliée de mon enfance. Je suis toujours contente de le conseiller à ceux qui ne le connaissent pas encore … et qui l’aiment en retour.
Ton livre classique.
Ce n’est pas difficile, car j’ai lu assez peu de classiques en général, et un les surpasse. Il s’agit de La Peste d’Albert Camus.
Je l’ai lu pour la première fois à l’âge de 16-17 ans, mais relu au moins quatre fois depuis lors ! Forcément, je l’ai repris pendant le confinement, car mon fils le lisait pour l’école, et je l’ai retrouvé. Chaque lecture m’apporte quelque chose de neuf.
C’est un livre universel, il décrit des types de personnages que l’on retrouve partout, de tout temps, chaque strate de l’humanité y est présente. Mais au-delà de ce caractère humaniste, presque philosophique, c’est aussi un roman qui vous happe, tant chaque figure est incarnée.
Ton livre de la rentrée 2023.
A ce jour, celui qui m’a le plus touchée est le dernier Laurent Binet, Perspective(s). Cet auteur est très original. Comme dans ses précédents romans (HHhH, La septième fonction du langage), il extrapole au départ de faits réels. Le lecteur ignore quelle est la part de vérité, quelle est la part de fiction. Le point de départ de ce roman est la mort du peintre florentin Jacopo da Pontormo au XVI siècle. Laurent Binet imagine que ce décès est le fruit d’un assassinat et construit un roman policier. Il s’agit d’un roman épistolaire, parfois complexe, qui mêle l’enquête sur ce décès à une intrigue politique dans Florence au XVI siècle, où les jeux d’alliance et de pouvoirs du Duc de Médicis, qui se verrait bien roi , sont contrariés par sa fille. Car en filigrane de ces deux histoires principales, j’y ai également trouvé des réflexions très pertinentes sur la condition des artistes et, surtout, la condition de la femme à cette époque, au travers du personnage de la fille du Duc de Medicis.
TROIS ANS. TROIS FEMMES. TROIS LIBRAIRES.
Et vous l'aurez compris, trois personnalités passionnées, entières, curieuses, toujours là pour vous mener à la rencontre de leur auteur.ice fétiche, de leurs passions, de leur coup de cœur littéraire du moment.Merci Diane, Louisa et Marie-Pierre. Merci Claudine !
Bénédicte Inghels, Collectif Claudine
Au fil du trois.
Cette rubrique naît autour du troisième anniversaire de la naissance de la librairie Claudine.
Tel le fil d’une pelote, fil d’Ariane, ou une promenade au bord de la rivière au fil de l’eau, nous avons rassemblé des commentaires sur des ouvrages qui sont des trilogies, ou présentent un titre qui contient le nombre « trois ». Ces livres seront réunis sur une table à la librairie et ceux qui ne s’y trouveraient pas peuvent être commandés.
Certains titres ou auteurs sont très connus ; d’autres le sont moins. D’anciens -des classiques comme on dit- côtoient d’autres récents… De bonnes trouvailles ou retrouvailles… une balade au fil des auteurs d’hier et d’aujourd’hui … (Anne-Donatienne Hauet, Collectif Claudine)
Les Trois Mousquetaires (A. Dumas)
Alexandre Dumas ? L’auteur des premières « séries » de l’histoire. Quel besoin de le présenter, lui et la plus célèbre compagnie militaire du roi de France ? On raconte que les touristes qui ignorent tout de l’histoire de France, connaissent pourtant ces hommes téméraires, leur cape bleue brodée d’une croix blanche, infatigables cavaliers, dotés d’un mousquet et surtout bretteurs confirmés. Si les Mousquetaires sont mieux connus par-delà les mers que le roi lui-même, c’est qu’Alexandre Dumas a construit leur notoriété en créant le roman de cape et d’épée et l’amitié indéfectible entre quatre d’entre eux : Athos, Aramis, Porthos et d’Artagnan, engagés dans des aventures aussi romanesques que rocambolesques.
Né en feuilleton en 1844, les Trois Mousquetaires vivent depuis une extraordinaire cavalcade : 40 adaptations cinématographiques, 10 séries télévisées, autant d’adaptations théâtrales, 20 bandes dessinées, un ballet, 2 comédies musicales, jeux de société et déguisements pour enfants.
Littérature populaire, les Trois Mousquetaires appartiennent aujourd’hui « aux classiques du XIXème siècle » aux côtés de Balzac, de Musset, Flaubert, Féval, Gauthier, Hugo, Lamartine, Nerval, Sand … et bien d’autres dont beaucoup partagèrent les agapes offertes par cet ami et écrivain généreux.
Drame en trois actes (A. Christie)
Sur le modèle de la pièce de théâtre et dans le milieu des acteurs, un meurtre est mis en scène... Toutefois, rien ne peut tromper notre observateur patenté et sa rigoureuse pratique de la déduction. Hercule Poirot, lui-même, vient à bout des leurres et des faux semblants.
La trilogie écossaise (P.May)
Les cieux grandioses, cristallins, pluvieux ou envahis de nuages courroucés. La pluie cinglante, froide, fine ou serrée. Le vent ondulant ou rageur. L’océan tourmenté … et la tourbe que l’on découpe, que l‘on fait sécher, qui dispense son odeur en se consumant dans l’âtre ; la tourbe qui assèche l’atmosphère humide des brouillards. Plus tard, le printemps fleurit sur la lande de bouquets timides et indomptés. Le paysage et le climat, si caractéristiques des îles Hébrides au sud de la Mer d’Ecosse, participent à la trame de la « Trilogie Ecossaise » de Peter May. Ils sont tels des personnages insolites, parfois inquiétants et toujours sauvages, un battement continu dans l’intrigue policière sur l’île de Lewis et Harris.
Trois tomes d’un roman policier ! Oui, sans doute un roman policier ! Il y a un mort, un médecin légiste et un enquêteur, Fin MacLeod . Pourtant, la « sensation » du crime s’arrête là et il y a surtout beaucoup de secrets, de mystères et les liens étranges, solidement noués entre les insulaires. Il y a aussi le passé de ce policier et les traditions d’une île secouée par les vents et l’océan. Surprenant paradoxe, curieuse désynchronisation pour ces habitants de vivre, comme partout, accrochés à son ordinateur et à son portable en même temps qu’immergés dans des traditions séculaires dont la description donne au roman une dimension ethnographique … A bien y songer, Lewis et Harris est tout à l’image de nombreux endroits du monde aujourd’hui.
Trois étoiles et un meurtre (P. May)
Sur le livre : Un enquêteur sympathique mais un peu paumé au cœur d’une affaire étrange dans le milieu des grands restaurants. Un polar que l’on dira « gastronomique » parce que les descriptions de plats et de bons vins ne manquent pas … à la carte.
Trois minutes, trente-trois secondes (E. Edugyan)
Ce met en scène des musiciens de jazz dans la seconde guerre mondiale où cette musique est traitée de dégénérée par le Troisième Reich. Les musiciens (Sid, Chip et Hiero) fuient ce contexte délétère du nazisme pour respirer la liberté. Ils enregistrent le disque qu'ils auraient dû faire avec Armstrong. Ils savent qu’ils sont doués mais leur élan se brise sur l’arrestation de Hiero par les nazis.
Cinquante-deux ans plus tard, en 1992, Sid et Chip et Hiero se retrouvent à Berlin sur le tournage d’un film qui évoque la création dans ce contexte de guerre. 3 minutes 33 secondes donne à voir avec justesse le climat historique de la période. 3 minutes 33 secondes est la durée d'un morceau, un moment de grâce totale qui a changé la vie des protagonistes. Une vie détruite peut-être contre une poignée de secondes où l'on touche à l'absolu.
Trois tristes tigres (G. Cabrera Infante)
Ecrivain cubain, il est d’abord journaliste puis fondateur de la cinémathèque à La Havane. Il fuit le régime de Castro et s’installe à Londres en 1960 où il décèdera en 2005. Il est l’auteur de romans, de contes et scénariste pour le cinéma de « Point Limite Zéro ».
Le Livre, Trois tristes Tigres, n’est pas simple à lire parce qu’il est une œuvre chorale où les voix utilisent des dialectes ou patois cubains que l’on imagine difficile à traduire. Cette choralité crée des chassés croisés entre les vies et les personnages dont on découvre ainsi progressivement les destins.
Ecrivain, acteur, musicien, photographe, les trois tigres sont quatre et peu enclin à la tristesse mais plutôt les joyeux drilles des nuits de La Havane, moites de chaleur, ardentes de vie et remuantes. Pourtant, c’est sans doute cette existence nocturne, animée mais décadente, qui entraîne les héros dans une sorte de tourbillon de non-sens, un déroulement des nuits sans beaucoup d’horizon.
Molloy, Malone meurt, L’innommable (S. Beckett)
Ecrivain irlandais, auteur de romans, poésies et surtout de théâtre puisque c’est sa pièce « En attendant Godo » qui le fera connaître et atteindre au succès. Il a beaucoup vécu en France et décède à Paris en 1989. Longtemps connu comme le maître de « l’absurde », ce titre fut contesté. En effet, si son œuvre est empreinte de désespérance, de dérision ou d’impossibilité et si ses personnages sont dans des impasses, les jeux de miroirs et de mise en abîme que l’auteur instaure à de « l’innommable » plutôt qu’à un voyage en absurdie.
Dans la trilogie, Beckett use de la forme du cercle ou du cycle pour décrire des personnages dans leur vie, Molloy, Malone et l’innommable, de plus en plus incapables de bouger, saisis dans l’immobilité et l’incapacité d’avancer dans la quête de soi ou de son expression.
Les trois sœurs (A. Tchekhov)
Ecrivain et dramaturge russe (1860-1904), d’abord médecin. Pourtant ce n’est pas ce métier qui lui permet ainsi qu’à sa famille de sortir de la pauvreté mais à la notoriété que lui apporte l’écriture.
Beaucoup de ses pièces décrivent une vie quotidienne de famille dans la Russie provinciale de la fin du XIXème siècle.
Trois sœurs s’ennuient dans cette province où la vie s’écoule monotone et rêvent de retourner à Moscou.
Les personnages entrent et sortent, tentant d’exprimer et de « gérer » les petits événements de leur quotidien, leurs regrets ou leurs espoirs mais, finalement, l’existence se déroule sans grands changements. On s’étonne même parfois de les rencontrer si badins et « heureux aujourd’hui » (comme il l’est dit à plus d’une reprise). Parfois aussi, ils font de la philosophie et semblent vouloir retirer une certaine clairvoyance de ces échanges ; paraissent chercher à s’élever hors de cette existence un peu ennuyeuse.
Trois contes (G. Flaubert)
C’est avant tout trois promesses de découvrir en quelques pages toute la beauté de l’écriture d’un immense écrivain, tant au niveau de son inspiration, que de son sujet et de sa forme.
Vous vous laisserez attendrir par le personnage de Félicité et sa relation à Loulou, un perroquet en provenance des Etats-Unis dans Un cœur simple.
Vous tressaillirez à la lecture de la prédiction funeste qui accompagnera la vie de Julien jusqu’à sa montée au ciel dans Légende de Saint Julien L’Hospitalier.
Vous souffrirez de vous taire face à la manipulation de Hérodias dans Hérodias.
Et surtout, vous serez marqué.e à vie par la peinture de tableaux de vie qui comptent parmi les plus beaux de la littérature française. (Anne Waltener, Collectif Claudine)
Trois jours et une vie (P. Lemaître)
Lire Trois jours et une vie de Pierre Lemaitre, c’est accepter de s’interroger sur des notions comme la culpabilité, le remords, le mensonge et l’innocence. C’est accepter d’être troublé.e, c’est avoir envie de sauver un personnage, de se surprendre à vouloir cacher des faits, de tenter de vivre malgré tout…
Antoine a 12 ans quand il commet l’irréparable : tuer involontairement un de ses camarades. A partir de là, l’innocence sera remplacée par la peur et l’angoisse.
En suivant Antoine à trois moments de sa vie, vous serez au cœur d’un magnifique suspense dans le Jura. Et il n’est pas dit qu’un piège ne se referme pas sur vous… (Anne Waltener, Collectif Claudine)
Le fil des kilomètres, Le poids de la neige, Les ombres filantes (C. Guay-Poliquin)
J’ai découvert par hasard que Les ombres filantes était le troisième tome d’une trilogie. Je ne me suis donc pas privée de lire les deux premiers tomes (Le fil des kilomètres et Le poids de la neige).
Cette trilogie est une dystopie intéressante à propos de ce que pourrait être notre monde si nous retrouvions ce qui nous unit à la nature et entre nous, humains.
Le fil des kilomètres débute au moment où l’électricité ne fonctionne plus nulle part. Le héros, privé de son emploi à cause de ce phénomène inexpliqué, décide de partir rendre visite à son père, qui habite à plusieurs milliers de kilomètres. Ce premier tome est donc une espèce de road trip dans un pays où tout est en train de changer.
Durant la lecture du Poids de la neige, nous sommes totalement immobilisés avec notre héros, victime d’un grave accident de voiture, et à la merci d’un vieux villageois chargé de prendre soin de lui.
Dans Les ombres filantes, le héros retrouve une partie de sa famille, dans une société qui se réorganise peu à peu. Il a aussi croisé la route d’un enfant fantasque et étrange. Un attachement naît de cette belle rencontre entre deux personnages perdus, solitaires, craintifs. (Marie-Pierre Jadin, libraire)
Slava (P-H Gomont)
Slava est un roman graphique en trois tomes, dont les deux premiers sont déjà parus. L’histoire se déroule dans la Russie post-soviétique, au début des années ’90. Le pays est passé d’un communisme pur et dur à un capitalisme débridé. Deux (anti-)héros, sans foi ni loi, pillent les anciens bâtiments de l’ère soviétique à la recherche de tout ce qui s’achète et se vend.
Est-il utile de préciser qu’ils vont se faire rattraper par toutes sortes de mafieux et qu’ils vont être emportés malgré eux dans de rocambolesques aventures ?
Drôle, instructif et passionnant ! (Marie-Pierre Jadin, libraire)
La trilogie new-yorkaise (P. Auster)
Aucun écrivain n’est plus associé à New York que Paul Auster, qui écrit à propos de sa ville comme d’un endroit où les faits les plus improbables peuvent se passer. Il n’a pas peur de perdre ses personnages et ses lecteurs dans des lieux où ils ne se reconnaissent pas. Il ose tout, et c’est passionnant ! (Marie-Pierre Jadin, libraire)
Cycle de la Tour de Garde : Capitale du Sud & Capitale du Nord (G. Chamanadjian & C. Duvivier)
Inspirée de l’Italie de la Renaissance, Capitale du Sud nous plonge dans une ville bruissante, vibrante, où la gastronomie et le vin sont omniprésents. On y suit Nox, jeune commis d’épicerie, alors qu’il découvre de sombres mystères. De la Fantasy pas trop étrange et très agréable à lire ! Plongez dans une partie de la Tour de Garde... L'autre partie, c'est Capitale du Nord, écrit par Claire Duvivier. Dehaven est une cité à la tête d’un grand empire. La science et la logique y ont vertu de loi. Amalia nous guide dans cette ville au bord de la guerre civile. C’est de la Fantasy, il y a de la magie, mais c’est surtout un roman politique, presque utopique. Voilà l’autre partie de la Tour de Garde.
Il y en a encore plein d'autres, à découvrir en librairie et ailleurs...
Club Ados
La librairie Claudine a lancé deux Club Ados ! A destination des élèves du secondaire, le Club Ados se tient toutes les trois semaines tout au long de l'année scolaire. On y parle de nos dernières lectures, de prochaines parutions, et de projets à mener ensemble.
Retrouvez ci-dessous les coups de cœur des ados :
Eté 2024
Hiver 2023
Eté 2023
Claudine s'invite au "Coin L" futur café-boutique du Musée L
Claudine a déposé quelques valises pleines de livres au « Coin L », futur café-boutique du musée L.
Ca se passe « en haut de la ville », à Louvain-la-Neuve, dans ce magnifique bâtiment de la place des sciences, anciennement bibliothèque et réaménagé depuis quelques années pour accueillir les collections du musée universitaire.
Vous pouvez y prendre un verre et y découvrir la sélection de Claudine. Vous y serez reçus par Anouk et Aurélien. Dès septembre, le Coin L proposera une formule lunch.
Nous avons choisi pour vous de beaux albums jeunesse, souvent à l’illustration singulière, des docus, du roman graphique adulte, des livres d’art et sur l’art, du bricolage, du coloriage, du loisir créatif, une sélection de sorties en littérature. À l’image du musée, vous y découvrirez un véritable cabinet de curiosités.
Vous pouvez suivre l’aventure du « Coin L » sur Facebook. Horaires :
du lundi au samedi : 10h30-17h
les dimanches et jours fériés : 11h-17h
Place des Sciences, 3
1348 Louvain-la-Neuve
"Après le Déluge", un recueil de textes sur les inondations à Wavre en juillet 2021
Il y a un peu plus d'un an, le centre-ville de Wavre était ravagé par le débordement de sa sympathique petite rivière, la Dyle, transformée par les pluies diluviennes en un torrent dévastateur. Les inondations ont envahi nos commerces et nos maisons. Nous en avons parlé avec nos clients chaque jour et avons accueilli leurs récits. Il nous a semblé important d'inscrire cet épisode dans les mémoires collectives. C'est ainsi que le projet du recueil "Après le Déluge" est né. Avec l'aide de l'autrice Dominique Costermans, la complicité des éditions Académia et le soutien de la fédération Wallonie-Bruxelles et de la ville de Wavre, nous avons créé un groupe sur FB, organisé un atelier d'écriture et interrogé les services de la ville qui sont intervenus sur place. De ce travail est né le recueil de textes "Après le Déluge - Wavre, chroniques de l'inondation de juillet 2021", publié par Académia et en vente au prix de 18€ à la Librairie Claudine.Petit à petit, la librairie se rapproche de l'image que Louisa, Marie-Pierre et Diane avaient en tête au moment de l'ouverture. Un lieu qui mêle livres et récits, lecture, rencontres et création. Merci à vous tous qui rendez, chaque jour, cette aventure possible en étant fidèles à la jeune Claudine.
Claudine
Claudine est l’héroïne de la grande écrivaine Colette. Elle est facétieuse, faussement ingénue. Elle est libre. Quel meilleur symbole pour une librairie ?Pour tous les publics
« Généraliste » signifie que tout type de publication peut y trouver sa place, tant pour enfants que pour adultes. En particulier, la librairie a à cœur de vous proposer une grande sélection en littérature adulte et enfant, avec un accent sur la littérature belge, française et américaine. En essais, avec un accent sur l’histoire, sur l’environnement et l’écologie. Vous y trouverez également une sélection de revues. Si vous avez des envies particulières, il est possible de commander les ouvrages, en boutique ou à distance, et de les récupérer en librairie.Pour flâner, discuter livres, se faire conseiller
L’intérêt d’une librairie est le contact entre les libraires et le lecteur. La librairie Claudine fait des choix et met en avant des coups de cœur, des lectures originales.Elle est le lieu de rapprochements singuliers, de présentations originales qui vous donneront envie de découvrir les livres différemment.
Le lieu est conçu pour vous donner envie de flâner, vous attarder dans un rayon, vous asseoir pour lire quelques pages, vous laisser le temps de faire votre choix.
Les libraires sont à votre disposition pour vous guider dans le dédale des nouveautés ou des classiques.
Le goût du service et de l’accueil est au cœur du métier de libraire.
Des activités autour du livre et de la lecture
La librairie Claudine se veut le lieu de rencontres et de création autour du livre, du récit et de la lecture. Notre ambition est d'y croiser les disciplines impliquant le récit, l’écriture sous toutes ses formes. Nous avons commencé par les lectures pour enfants. Dans le cadre de Lisez-vous le belge? , nous embrayons avec des rencontres d'auteurs belges (cf. les actualités en page d'accueil) et nous pouvons déjà vous dire que nous préparons d'autres activités comme des ateliers d'écriture.[photo]
Derrière Claudine : des libraires et un réseau de lecteurs, d’amis de la librairie, d’intervenants
Les libraires
Diane Platteeuw
Marie-Pierre Jadin
C'est de là sans doute que me vient mon goût pour la lecture de romans, surtout ceux de mes contemporains.
J'ai exercé divers métiers, j'ai travaillé en maison d'édition, en bibliothèque, comme journaliste pour une revue de critique littéraire, comme responsable des publications dans une ASBL, comme professeure de français langue étrangère.
J'ai raconté beaucoup d'histoires à mes enfants... J'aime toujours autant lire, j'aime aussi écrire et mon imagination s'emballe dès que je rencontre une situation un peu burlesque.
Je suis enchantée d'être devenue libraire!
Merci spécial
- À Camille Stoffel, pour le logo et la charte graphique de la librairie – 0474.11 90 20 – hello@camillestoffel.com
- À la menuiserie Marcoux, pour la conception, la fabrication et la pose des étagères et des meubles – 064.33 27 85 – menuiserie.marcoux@gmail.com – www.menuiserie-marcoux.com
- À toute l’équipe de l’excellente librairie « A livre Ouvert – le Rat Conteur », qui m’a appris le métier avec talent et passion. À Yves Limauge pour son parrainage. www.alivreouvert.be
- À Alain de Pierpont pour sa contribution à l’animation des stands Claudine sur le marché – ASBL hors jeu – www.horsjeu-asbl.be
- À Mariana Baziret pour la conception des sacs – Coud'coeur - 0485.92 91 05
À tous ceux – famille, amis - qui, à un moment ou à un autre, ont contribué au démarrage du projet. Ils se reconnaitront. Reconnaissance éternelle…
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En pratique
Adresse
Courte rue des Fontaines, 74, 1300 WavreSur une perpendiculaire à la rue du Pont du Christ, à proximité immédiate
- du parking des fontaines (payant),
- du parking des carabiniers (payant) et
- à quelques minutes à pied du parking de l’usine électrique (gratuit).
Contact
- courriel : info@librairieclaudine.be
- téléphone : 010.860.111 (attention, pas de possibilité de laisser un message)
Horaire
- mardi – jeudi – vendredi : de 10 à 18h
- mercredi - samedi (jours de marché) : de 9 à 18h
- dimanche - lundi : fermé